Visite de la paroisse orthodoxe de Vanves

   La paroisse orthodoxe de Vanves

Mercredi 25 novembre 2009
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Église de la Sainte Trinité et des Saints nouveaux martyrs de Russie,

par Thierry Kedinger peintre, de religion orthodoxe, qui a passé six mois au mont Athos.

Rencontre autour d’une tasse de thé dans la salle qui jouxte l’église d’hiver, lieu de rassemblement important après les cérémonies, où les fidèles partagent leurs « agapes » et échangent entre eux pour pouvoir remplir leur mission.

La vie de cette communauté qui a quitté la Russie à partir de 1917 est très particulière, l’émigration a été un choc, il a fallu se réadapter à un milieu totalement différent et résoudre des questions délicates : A quel patriarche être fidèle ? Dans la mesure où le patriarche de Moscou a reconnu les Bolcheviks, la communauté se lie au patriarche de Constantinople en essayant de ne pas rompre avec l’Église officielle de Moscou. Il faut pratiquer l’art de la diplomatie et entrer en résistance.

1 Visite de l’église d’été

Un lieu modeste et exigu où la communauté se retrouve pour les offices . Depuis ses débuts, elle y exerce un travail de mission en affrontant les « hérétiques ».
Traditionnellement, les liturgies se déroulent le samedi soir et le dimanche soir car l’office est en perpétuité

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continuelle, héritage du Temple de Jérusalem.

Dans une église orthodoxe, les fidèles peuvent entrer et sortir à leur guise. Ils vont et viennent, allument des cierges, se prosternent, font des signes de croix, embrassent les icônes.

La nef

Au-dessus de la nef, la coupole, très importante car le cercle est le résumé de la création et du monde invisible, tandis que le carré est notre monde.
Le lustre, avec douze lumières, symbolise les douze apôtres. La lumière ne doit pas venir de l’extérieur C’est dans la nef que sont baptisés les enfants.

Le chœur

Le prêtre célèbre derrière l’iconostase, limite entre la réalité du monde incarné et la représentation du ciel, monde invisible, où le prêtre endosse le rôle du Christ. Le sanctuaire est le mystère et nos sens permettent d’aborder le mystère sans l’expliquer.
L’iconostase se compose de plusieurs registres successifs ornés d’icônes. Au-dessous de la croix, la Sainte Trini

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té et sur les panneaux latéraux, les prophètes ; l’intervention des saints auprès de Dieu est une réalité permanente. La porte royale, par où passe le prêtre porte toujours l’Annonciation, car le « oui » de Marie permet l’Incarnation. Elle est donc un des fondements de la religion. Le sanctuaire se compose d’un autel, qui a la forme d’un petit cube sur lequel se trouve un reliquaire, seul, le prêtre le touche. Les femmes n’entrent pas dans le sanctuaire (et pourtant, elles seraient bien utiles pour le ménage !!!).

Pour le dogme de l’Incarnation, nous sommes un corps et non pas un pur esprit, notre état premier c’est la lumière, elle reste dans l’éclat de nos yeux. Après le péché d’Adam et Ève nous avons été recouverts de peau et il a fallu assumer notre corps.
Les cinq sens sont sollicités en permanence dans les cérémonies :
L’odorat dans Les vapeurs de l’encens.
Le goût se retrouve dans le pain levé, (c’est le pain quotidien) et dans le vin, c’est aussi du bon vin, un vin muscaté.
Pendant les offices, on chante beaucoup. Ne chante que le choeur, pas le célébrant ni les fidèles.
L’œil est sollicité par les lumières, la couleur des vêtements liturgiques et surtout les icônes.
L’extrême richesse des ornements provient du fait que le célébrant est associé au Christ, les acolytes aux anges. Il s’agit d’une « représentation ». Les icônes ne sont pas des idoles mais des prototypes.

2 Visite de l’église d’hiver et présentation des icônes

L’église d’hiver est plus grande que l’église d’été, on peut y admirer de belles icônes.
L’icône tient une grande place dans la spiritualité orthodoxe. Le croyant la contemple et la vénère, elle l’accompagne tout au long de sa vie.
Deux Russes réfugiés en France, ont peint ces icônes dans les années Trente.
1) le père Grégoire Krug, fils d’un industriel protestant qui a fait les Beaux-arts et peint des miniatures.

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2) Leonide Oupensky, qui fait la révolution côté menchevik et après la victoire des bolcheviks quitte le pays. Après un long périple, il se retrouve à Paris et travaille comme ouvrier, il rencontre d’autres Russes dont la princesse Tolstoï chez qui il va commencer à peindre, c’est là aussi qu’il va faire la connaissance de Grégoire avec qui il va se lier d’amitié.
Les Russes émigrés achètent un garage où ils vont se réunir. Ceux de la communauté de la rue Pétel (XVe) ont trouvé dans une brocante la grande icône de la Vierge qui avait été volée dans une église de Moscou lors de la campagne de Russie. Pour eux, c’est un vrai miracle. À partir de là, ils vont se remettre à peindre des icônes car elles leur font cruellement défaut.
Ces deux peintres redécouvrent le langage bien particulier de l’icône perdu depuis le XVIIe siècle. Les iconographes avaient introduit les techniques occidentales, le modelé, la perspective et l’icône était devenue saint-sulpicienne ou un chromo rococo. Pour les orthodoxes, la chair est incarnée, il ne peut y avoir de modelé. Ces peintres qui ont travaillé pendant vingt ans ont retrouvé l’esprit et les recettes de l’icône des origines.
L’image est peinte sur un panneau de bois (parfois simplement du contreplaqué quand le bois manque). Cette image a une transparence bien particulière. L’artiste applique d’abord les couleurs sombres et ensuite viennent les couleurs lumineuses, car nous sommes appelés des ténèbres vers la lumière.
« L’icône est un témoignage visible tant de l’abaissement de Dieu vers l’homme que de l’élan de l’homme vers Dieu », Léonide Oupensky.399

Thierry Kedinger nous montre quelques icônes comme celle de l’Annonciation où l’on peut remarquer le mouvement original des ailes de l’ange.
Les icônes sont peintes en creux car elles sont nombreuses, il y en a une pour chaque jour de la semaine et dans les églises se pose le problème du rangement, cette forme permet de les emboîter les unes dans les autres.

Site Wikipedia

L’ église de la Trinité et des Nouveaux Martyrs de Russie est une église russe orthodoxe située rue Michel-Ange à Vanves dans les Hauts-de-Seine, près de Paris.
Une première église été construite par des émigrés russes blancs à partir 1931 et consacrée en 1933. En 1971 la rénovation de l’endroit impose à la paroisse de déménager sur un autre terrain, rue Michel-Ange. La nouvelle église est consacrée peu après, mais doit être reconstruite douze ans après par le père Barsanuphe. Elle a été vouée aussi en 1988 aux saints nouveaux martyrs de Russie, tués en haine de la Foi (Odium Fidei) à l’époque bolchévique.
La consécration de la nouvelle église a lieu en 1993 par Mgr Goury, évêque du Patriarcat de Moscou pour la France, la Suisse et l’Italie.
Une mosaïque, copie de l’icône de la Trinité de Roublev, surplombe le portail. L’église est surmontée d’une coupole en forme de bulbe dans le style moscovite.

Infos provenant d’un autre site :

Paroisse orthodoxe de Vanves

Eglises de la Sainte Trinité et des Saints Nouveaux Martyrs de Russie

Historique

Fondée en 1931 par les émigrés russes, la paroisse orthodoxe de la Sainte trinité était située dès le début impasse Alexandre dans les anciens locaux d’une compagnie de fiacres qui avait fait faillite avec l’apparition des taxis automobiles. Après la deuxième Guerre mondiale, un fils spirituel du Père Stéphane devint moine et prêtre, et reçut le nom de Père Serge et succéda à celui-là à la tête de la paroisse. Il avait lui-même un fils spirituel artiste peintre et iconographe, qu’il reçut à son tour dans le monachisme en lui donnant le nom de Père Grégoire. C’est lui qui peindra les icônes de toute l’église. En 1948 le Père Serge prend donc la succession du Père Stéphane.
En 1971, la rénovation du plateau impose à l’église orthodoxe de déménager rue Michel-Ange. Dans le pavillon fourni pour le relogement, des travaux sont nécessaires pour accueillir un lieu de culte. C’et le Père Barsanuphe, moine depuis 1964, qui est chargé de ceux-ci. Il fait creuser le sol d’un mètre en reprise en sous-œuvre et percer le mur est de trois ouvertures qui donnent sur le terrain du pavillon, dans lequel il aménage le sanctuaire de l’église, partie où se trouvent l’autel et l’accès à la sacristie, ainsi qu’une issue de secours. Le mur ainsi percé constitue l’iconostase, paroi couverte d’icônes qui réunit la nef de l’église, où se rassemble la communauté, et le sanctuaire, réservé aux prêtres et à ceux qui servent les célébrations. C’est cette paroi qui recevra les icônes peintes, pour l’église de l’impasse Alexandre, par le Père Grégoire et par une moniale russe, Mère Théodosie. Ce sont également les icônes du Père Grégoire qui sont rassemblées sur le mur sud de l’église, le reste de celle-ci étant orné principalement par les icônes de Mère Théodosie. Dans l’espace situé entre le mur ouest du pavillon et la limite de la rue, le Père Barsanuphe a construit un narthex sur plan cruciforme surmonté d’une coupole, non en bulbe, comme souvent dans les églises russes, mais en dôme, inspiré du style prémongole de la région de Novgorod, dôme couvert de plomb et terminé par une croix à 8 branches. C’est dans ce narthex qu’a été aménagé l’escalier qui permet de descendre dans l’église en entresol, dont le sol a été décaissé, comme déjà dit, pour augmenter la hauteur de plafond de cet ancien garage (à la période soviétique en Russie, les gens disaient : « ici on fait des garages dans les églises, vous dans l’émigration vous faites des églises dans des garages »). À cause de ces contraintes, cette église était considérée comme provisoire, ne remplissant pas les conditions d’accessibilité aux personnes handicapées.
Aussi, douze ans après, le Père Barsanuphe déposait-il une demande de permis de construire d’une nouvelle église, bâtie entièrement sur plan traditionnel, dans le respect des formes et des proportions classiques dans l’Histoire de l’Eglise orthodoxe russe, qui correspondent à la vision iconographique de l’architecture. Cette architecture répondait cette fois au style moscovite, comprenant un plan carré à quatre (en fait trois, le quatrième côté étant contigu à l’immeuble voisin) frontons en diadème dominés par un bulbe doré surmonté de la croix typiquement russe. Le bulbe est posé sur un tambour percé de quatre ouvertures qui dispensent à l’espace intérieur un éclairage zénithal. Cet espace intérieur est partagé en nef et sanctuaire, séparés, ou plutôt reliés, par l’iconostase, haute cloison composée d’icônes du Christ, de la Mère de Dieu, des fêtes de l’année, des saints et des anges.

Cette iconostase, ainsi que les icônes monumentales qui couvrent les murs, sont l’œuvre de l’atelier des moniales des monastères orthodoxes de Znaménie, dans le Cantal, et de Korssoun, en Charente.
Pour compléter cette description, la porte d’entrée de l’église est surmontée d’un auvent en forme de diadème, supportant une croix à huit branches. Il abrite une fresque de la Ste Trinité, première consécration de la paroisse, la seconde étant celle des Nouveaux Martyrs et Confesseurs de la Russie, termes qui désignent les victimes pour la foi de la persécution révolutionnaire, et dont la canonisation a commencé en 1988. La consécration de cette nouvelle église de Vanves, le 16 octobre 1993, par Mgr Goury, évêque du Patriarcat de Moscou pour la France, l’Italie et la Suisse, a été concélébrée par Mgr Serge archevêque de l’Exarcat russe du patriarche Œcuménique de Constantinople. Cette concélébration constituait un événement unique, depuis 1948, date de la seconde séparation (la première ayant eu lieu en 1931) de cette entité ecclésiastique, qui était avant ces dates sous la juridiction du Patriarcat de Moscou.
Le bâtiment de la nouvelle église devant être construit sur le terrain attenant à l’ancienne église, ce dernier étant extrêmement exigu, les dimensions de l’église se trouvent conditionnées par ce fait. Cependant, les proportions sont rigoureusement respectées, et ainsi par conséquent son sens iconographique.

FIN

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